Skip to content

Accueil > Dispositifs d’observation > Voir aussi... > Les crues des cours d’eau : bénéfice ou nuisance ?

Les crues des cours d’eau : bénéfice ou nuisance ?

2 mai 2016

Le contexte

Lors des crues, les rivières débordent dans leur plaine d’inondation, et entrainent la mise en charge des nappes et leur affleurement dans les plaines alluviales. Bénéfique, cette reconnexion temporaire permet la dispersion des organismes, mais elle devient problématique, quand elle favorise la dispersion des espèces pathogènes ou invasives. Cette reconnexion est source de biomasse pour le cours d’eau, hétérotrophe, qui dépend donc de l’extérieur pour ses ressources nutritives. Elle offre des opportunités de déplacement des organismes (poissons, invertébrés) dans les annexes hydrauliques, autotrophes, qui produisent donc sa biomasse de manière autonome, leur permettant de s’y reproduire et de s’y nourrir.

Bénéfique, cette reconnexion peut également, grâce à l’action érosive du courant, ralentir les processus de comblement des annexes hydrauliques, et favoriser ainsi les espèces rudérales, souvent patrimoniales. Elle peut ainsi empêcher le comblement et maintenir les tourbières alcalines de fond de vallée, emblématiques des rivières karstiques. Cette reconnexion peut également, si l’action érosive du courant est insuffisante, entraîner les dépôts d’alluvions fluviatiles, souvent riches en phosphore, et entrainer le comblement, et l’eutrophisation accélérée des zones humides.

Les recherches en cours

Le travail de doctorat de Quentin Cuenot, vise à déterminer la réponse à long-terme des milieux alluviaux à ces processus physiques et chimiques, en réalisant une analyse rétrospective de la dynamique de ces zones humides, en intégrant leur régime thermique et leurs ressources nutritionnelles. Ce projet permettra de mesurer le degré d’altération de ces milieux suite à la régulation et l’incision des grands cours d’eau, en combinaison avec l’intensification des pratiques agricoles, et l’utilisation de la fertilisation azotée et phosphorée.

Il intègre dans cette analyse les facteurs géomorphologiques ( qui contrôlent les processus d’érosion dépôt), les facteurs anthropiques (pratiques agricoles sur les bassins versants (qui contrôlent en partie les apports d’azote et de phosphore), et les facteurs hydrogéologiques (qui contrôlent en partie la température et les ressources nutritives des végétaux).

Contacts :
Gudrun Bornette
Quentin Cuenot
Chrono-environnement