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Vieilles données, nouveaux modèles

9 mars 2016

Campagnols, prédateurs et maladies : vieilles données, nouveaux modèles

La question du choix alimentaire des prédateurs dans un contexte où plusieurs espèces de proies coexistent et fluctuent reste depuis longtemps très mal documentée, notamment chez les vertébrés. Les raisons principales tiennent à la difficulté d’acquérir les données de terrain et au manque d’un cadre de modélisation adapté.

Un travail de modélisation biomathématique, réunissant écologues et biomathématiciens, a été entrepris pour répondre à ces questionnements, sur la base de données de dynamique des communautés de campagnols et de régime alimentaire de renard roux et d’effraie des clochers, collectées dans la ZAAJ de 1987 à 1985 et de 1995 à 2000 et bancarisées avec soin.

Mécanisme de recherche théorique d'un prédateur généraliste permettant de construire les réponses fonctionnelles multi-proies

Un modèle structurel de réponse fonctionnelle multi-proies a été développé, capable d’inclure notamment des propriétés relatives à la préférence alimentaire du prédateur et aux changements de préférence.

La modélisation des données de terrain révèle que, chez l’effraie comme chez le renard, le changement de préférence de proies est déterminé non seulement par la densité relative des proies sur le terrain mais aussi par la densité globale de la communauté de proies. Cela suggère que le renard a une bonne image de la composition et de la densité de la communauté de ses proies potentielles.

Influence de la biodiversité des proies et de la densité globale en proie sur le nombre de reproduction de base R0. (A) Réponse fonctionnelle linéaire (Holling I), (B) réponse fonctionnelle avec satiété (Holling II) et (C) réponse fonctionnelle avec changement de préférence et satiété (Holling III).

Les conséquences de ces variations de choix alimentaires sur la transmission de pathogènes véhiculés dans ces réseaux trophiques sont, quant à elles, totalement inexplorées dans la littérature. C’est maintenant chose faite, avec l’inclusion d’une composante éco-épidémiologique dans le modèle de réponse fonctionnelle multi-proies, le tout appliqué à la transmission du parasite Echinococcus multilocularis (responsable de l’échinococcose alvéolaire humaine) entre le renard et les campagnols.

Formulation du nombre (ou taux) de reproduction de base, noté R0, du parasite dans un système un prédateur – 2 proies. R0 est un seuil, si R0 est supérieur à 1, il y a épidémie (i.e. un parasite produit plus d'un parasite)

Ces travaux, réalisés dans le cadre de la thèse de Virgile Baudrot, viennent d’être acceptés pour publication dans Ecology et Journal of Theoretical Biology.

 Description du cycle d'Echinococcus multilocularis et modélisation des taux de consommations du renard, l'hôte définitif, sur les campagnols terrestres (Arvicola scherman) et des champs (Microtus arvalis), les hôtes intermédiaires

Contacts :
Virgile Baudrot
Antoine Perasso
Francis Raoul
Chrono-environnement

Voir aussi :

Dispositif Rongeurs prédateurs