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L’urbanisation diminue les défenses immunitaires des mésanges charbonnières

6 décembre 2016

Haut, vérification des nichoirs ; centre, mesures morphométriques sur un poussin bagué ; bas : prise de sang sur un poussin. Crédits photographiques : Juliette Bailly, Sarah Berthe, Maud Gète, Mickaël Sage.Pour mieux comprendre les mécanismes qui expliquent les différences entre mésanges urbaines et forestières, nous avons procédé à une expérience permettant d’évaluer la qualité de leur système immunitaire. Nous avons injecté à des jeunes mésanges des bactéries désactivées (ou du liquide physiologique comme traitement témoin).

L’injection de bactéries n’a pas d’effet délétère important chez les oiseaux mais stimule une réponse inflammatoire du système immunitaire. L’intensité de cette réponse immunitaire peut être estimée par la mesure des concentrations sanguines en une protéine, l’haptoglobine, le lendemain de l’injection.

La mesure précise de la masse des oisillons le jour de l’injection puis le lendemain permet de mesurer la perte de masse nocturne, d’autant plus grande que la réponse immunitaire est coûteuse en énergie pour les oiseaux. L’expérience a été reproduite en 2012 et en 2013.

  • Chez les mésanges forestières, l’injection des bactéries suscite une augmentation des concentrations en haptoglobine supérieure à celle observée chez les mésanges urbaines (a et b, figure ci-dessous), suggérant que leur système immunitaire est plus efficace, au moins pour ce type de réponse inflammatoire.
  • La perte de masse, suite à ce « challenge » immunitaire, est plus importante en ville qu’en forêt (c et d, figure ci-dessous), ce qui suggère que la dépense énergétique liée à l’activation du système immunitaire est plus importante en ville qu’en forêt.

Concentrations sanguines en haptoglobine (Hp) et perte de masse chez des oisillons de mésanges charbonnières urbaines ou forestières, 16 heures après injection de bactéries désactivées (barres grises) ou de liquide physiologique (barres blanches) en 2012 et 2013. Le nombre de données est indiqué à la base des histogrammes.

Ces effets pourraient être dus à une quantité et/ou une qualité de nourriture moins importante en ville qu’en forêt.

Contacts :
Renaud Scheifler, Chrono-environnement
Bruno Faivre, Biogéosciences
Juliette Bailly, Biogéosciences

Pour en savoir plus :

Mésanges urbaines et forestières, premiers résultats...

Bailly J., Scheifler R., Belvalette M., Garnier S., Boissier E., Clément-Demange V.-A., Gète M., Leblond M., Pasteur B., Piget Q., Sage M., Faivre B. 2016. Negative impact of urban habitat on immunity in the great tit Parus major. Oecologia, 182 : 1053-1062.