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0ù vont les bactéries que nous libérons dans les rivières ?

September 15, 2015

Une étude a commencé ce printemps pour identifier si les rivières et les zones humides peuvent constituer respectivement des vecteurs ou des réservoirs des bactéries pathogènes que les activités humaine libèrent dans l’environnement.

Pour cela, une mesure de la contamination du Doubs, de la Loue et de l’Ain, par deux bactéries opportunistes potentiellement pathogènes : Escherichia coli, et Pseudomonas aeruginosa, a démarré il y a quelques mois.

Le doubs en crue...

Les premiers résultats montrent une forte contamination des rivières, mais également une forte variabilité d’une date à l’autre, qui pourrait dépendre du débit de celles ci. En parallèle, on a mesuré le degré de contamination des zones humides de ces rivières, et constaté que les zones humides étaient beaucoup moins contaminées que leur cours d’eau de référence.

On a également observé que les zones humides contaminées étaient celles dont la connectivité avec la rivière était la plus élevée. Même si ces résultats restent à confirmer sur la base d’un échantillonnage plus solide, et intégrant mieux la variabilité temporelle de ces sites, on a observé une contamination par E coli d’autant plus forte que la pression anthropique dans le bassin versant de la zone humide était forte, et que la charge en phosphore et en ammonium de celle ci était élevée.

Le bras des Inglas sur le Doubs

L’hypothèse restant à démontrer est que les rivières puissent constituer des vecteurs de bactéries, qui transportent celles ci dans les zones humides auxquelles elles sont encore périodiquement connectées. La survie et le développement des bactéries dans ces zone humides dépendrait ensuite de l’eutrophisation des sites, elle même sous la dépendance des pratiques anthropiques dans le bassin versant. La température, même si son effet n’a pas pu être montré dans cette étude pionnière, pourrait agir en synergie avec les nutriments pour favoriser le développement et la survie bactérienne.

La question de la pathogénie et de l’antibiorésistance de ces souches est également posée, et est abordée en parallèle à la présente étude.


Contacts :
Gudrun Bornette
Didier Hocquet
Xavier Bertrand
Chrono-environnement, Université de Bourgogne Franche-Comté

Voir aussi :
Base de données des résistances bactériennes...